En 1974, Ridha est nommé patron des ramasseurs. Les organisateur du tournoi de Roland Garros
cherchent à donner à cette manifestation sportive une ampleur internationale.
Ridha met en place le service des ramasseurs de balles.
Avant cette date tous ceux qui avaient quelques petites notions de tennis pouvaient prétendre
à être ramasseur de balles ; jeune, moins jeune, quelque fois en famille ou de père en fils.
Depuis quelque temps, Ridha qui avait fait un diagnostic critique de la formation des ramasseurs,
réfléchissait à comment construire une organisation performante avec des ramasseursde qualité,
attentifs, disciplinés et entraînés. Il voulait apporter sa touche personnelle, son perfectionnisme,
son enthousiasme et sa fougue bizertine.
Cela tombait bien parce que Philippe Chatrier, président de la FFT en 1976 convoque tout le personnel à la fin du tournoi de Roland Garros. Il annonce que le tournoi prend une dimension de Grand Chelem ; il remercie les présents et annonce une attente d'une organisation parfaite.
Ridha très impressionné décide de lancer, ce qui allait devenir sa méthode. Il crée une manière de sélectionner des jeunes.
Il les forme, leur inculque une technique du ramassage qui deviendra celle pratiquée dans la presque totalité des tournois mondiaux. Monsieur Chatrier lui donne carte blanche.
Ridha sait que la qualité du ramassage aide beaucoup les joueurs. Elle leur permet d'aborder la compétition dans de bonnes conditions d'exercice. C'est un outil de réussite pour eux. Les grands joueurs le savent bien et en témoignent souvent.
L'attention au jeu des ramasseurs, leur rapidité à courir chercher les balles, à les renvoyer au serveur, leur discrétion et leur discipline créent des conditions de jeu extrêmement facile et une qualité de jeu optimale.
Le décorum des " petits ramasseurs " tous en tenue de sport identique, alignés autour des courts, donne un spectacle de perfection que le public admire et adore. Cette première année là, la sélection des jeunes ramasseurs s'est faite uniquement à Paris.
Roland Garros ne disposait encore que de cinq courts de tennis opérationnels pour le tournoi, avant d'être agrandie plus tard.
La vie de Ridha devient de plus en plus chargée. Il partage son temps entre la préparation de Roland Garros, à partir de Février
et son travail de moniteur de tennis le reste du temps.
C'est en 1982 qu'il rencontre celle qui va devenir son épouse en 1983....Sur un court de tennis, vous l'auriez deviné.
C'est la belle Sophie. Elle est professeur d'éducation physique dans un collège de Montrouge et elle permet à Ridha de recruter des jeunes élèves de son collège pour être formés au ramassage. A ce moment, elle a dû faire preuve de beaucoup de persuasion pour convaincre les professeurs de laisser partir les enfants à Roland Garros alors que l'école n'était pas encore finie.
Il y avait des professeurs, ignorants du travail effectué par les ramasseurs qui disaient "est-ce qu'on y va, nous, nous balader à Roland Garros" Il a fallu des années pour que le travail des jeunes soit reconnu comme un véritable travail non seulement utile pour les joueurs mais aussi formateur et constructeur pour la personnalité des jeunes en question. Des années pour que cette activité puisse faire partie d'un vrai projet pédagogique d'établissement scolaire.
Marié à Sophie, Ridha se marie plus encore à la France qui était déjà son pays d'adoption. Il ne renie pas pour autant sa Tunisie natale, ni Bizerte où il fait construire sa maison. Son père l'exhortait depuis quelque temps à acheter un terrain sur la corniche de Bizerte. Ce fut chose faite dès que Ridha a pu se le permettre. Pendant des années il consacre ses temps de vacances à rendre cette maison somptueuse et agréable à vivre avec sa piscine, sa vue sur la mer, les pelouses bien entretenues et les Bougainvilliers accroché aux murs blancs de la maison .
Il sait aussi que plus tard, quand il sera bien vieux, il pourra retrouver le plus souvent possible son beau pays qui lui attache le coeur.