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Arthur Ashe

A Coubertin, avant que l'Open ne se déplace à Bercy, j'ai eu l'occasion de côtoyer le sympathique Arthur Ashe. Les vestiaires des ballos étaient à côté de ceux des joueurs. Un jour, à la fin de son match, Arthur viens me voir et me demande si je pouvais aller lui acheter du shampoing et du savon parce qu'il a oublié d'en prendre à l'hôtel. Il me tend alors un billet que je ne prends pas. Il insiste, je le prends et je pars lui acheter. A mon retour, il me remercie beaucoup et insiste pour que je garde la monnaie.

A la fin de sa douche, il demande à un des ballos d'aller me chercher et il me questionne sur ma vie professionelle. Je lui dis alors que je suis étudiant en informatique et que je fais des petits boulots pour gagner de l'argent......"Vous savez, me dit il, "c'est gentil de votre part de vouloir m'offrir du savon et du shampoing , c'est très aimable, mais quand vous avez à faire à des personnes qui gagnent bien leur vie, comme moi, il vaut mieux ne pas le faire, par contre aider ceux qui sont dans le besoin et il y en a beaucoup". Oui vous avez raison lui dis-je.

Il enchaîne en me demandant "Ridha, c'est de quel pays ?" Tunisia", "Oh ! nice country" me dit il.

 "I will go to Africa in two months" pour aider sur place me dit il, je vais aller faire des matchs exhibitions, voir les jeunes qui jouent au tennis et les responsables". Bravo ! je lui dis.

Il me demande si je joue au tennis.....

Notre conversation a duré plus d'une heure et à ma grande surprise, il me demande s'il y a un restaurant sympa pas loin d'ici. Après m'être informé auprès de l'organisation, je lui indique un restaurant à la porte d'auteuil. Une demi heure après, il vient me voir pour que je l'accompagne car il ne sait pas où se trouve le restaurant et il préfére y aller à pieds. Je confie la responsabilité des ballos au chef des marqueurs et nous y allons. Arrivé au restaurant, il me dit de ne pas partir et de rester manger avec lui, en me précisant qu'il a prévenu mon responsable ! Ouahhh !

J'ai eu beaucoup de mal à discuter avec lui car je ne maitrisais pas encore bien l'anglais. C'est un joueur super gentil, sympa mais  qui ne parle pas beaucoup. Il a été très content de son repas et de ma présence.

En 1975, j'étais à Wimbledon, il gagne la finale contre Connors, je suis allé le voir pour lui dire bonjour et le féliciter, il a été content et surpris de me voir.

 

Michaël Chang

 

A Roland Garros, lors du tournoi de 1989, nous avons eu des problèmes avec les balles et les joueurs s'en plaignaient.

Un matin, Michaël Chang demande à un ballos où se trouve nos vestiaires pour voir les balles et rencontrer le responsable. " Bonjour," me dit il "Je suis allé à la porte 13, (le local qui gére les balles), ils m'ont dit que c'est vous qui avez le stock de balles pour les joueurs" je réponds: " Oui".

Il me demande quelques balles, après un petit moment, il me dit si je peux appeler le fournisseur et lui demander de changer toutes les balles. Je pose la question à mes supérieurs et quelques heures après, tout le stock de balles est remplacé. Le lendemain matin, je regarde les joueurs s'entraîner et voila que Chang vient me voir pour me remercier d'avoir fait le nécessaire pour les balles. Je le remercie et lui dis que c'est un peu grâce à lui.

On a commencé à parler ensemble, sur le tournoi, la concentration avant et pendant les matchs..... Il me dit qu'avant chaque match, il fait une petite prière car il est assez croyant.

Il adore Roland Garros et espère le gagner un jour. Cette année là, il gagne Roland Garros.

Je le croise après la finale, je le félicite, il me répond "c'est grâce à vous car vous avez remplacé les mauvaises balles". Cela m'a fait rire.

Après sa victoire, un journaliste lui pose cette question:

"Vous gagnez Roland Garros après avoir vaincu Ivan Lendl, lors d’un quatrième tour mémorable. Vous avez récemment déclaré au Los Angeles Times que vous aviez failli abandonner cette partie. Qu’est-ce qui vous a incité à continuer ?"

Voici sa réponse :
"J’ai ressenti une conviction de Dieu qui m’a fait comprendre que je ne devais pas abandonner. Que je gagne ou perde ce match importait peu finalement. Mais il fallait que je termine ce que j’avais commencé.

Et Dieu m’a donné la force de terminer le match".
 Vous parlez souvent de Dieu et de la religion. Avez-vous toujours été croyant ou votre incroyable victoire à Roland Garros a-t-elle renforcé vos convictions religieuses ?
Non, j’ai toujours eu des convictions religieuses. Quand vous voyez l’impact de Dieu sur votre vie, il est facile de croire. Je suis en revanche devenu chrétien avant de disputer Roland Garros.

 

 

Des personnes célèbres (artistes, hommes d’affaires...) venaient souvent jouer à Roland Garros, invitées par le président Christian Bimes.

Une fois, à l’heure du déjeuner, je me suis installé sur le court central pour voir un double avec d’un côté : Christian Bimes et Guillaume Durant, de l’autre : Patrick Bruel et Patrick  Poivre d’Arvor.

Patrick Poivre sert, il rate son service, je me mets à rire bruyamment. Après sa deuxième double faute, il vient chercher une balle qui est à côté de moi. Je me déplace pour aller la ramasser et je la lui donne. En s’approchant de moi, il me dit : « C’est mon service qui vous fait rire », je lui réponds en riant : «  oui parce que vous avez un geste de service très bizarre ! » Il faut savoir que Patrick lance sa balle très basse et pour être sûr de la frapper, il lève sa jambe droite et se baisse complètement. Il me demande donc conseil. Je rentre sur le court et lui explique qu’il faut lancer la balle assez haute, ensuite bien pousser sur les jambes pour la frapper pendant qu’elle est haute. Il me remercie en riant.

 

Un jour, à Roland Garros, lors des entraînements des futurs ramasseurs de balles pour le tournoi, des jeunes viennent me voir pour me dire que Sarkozy joue sur le court N°2. Ils voudraient le voir jouer mais ses gardes du corps les en empêchent.

Cette année-là, Sarkozy était ministre de l’intérieur et un grand ami de Christian Bimes.

Je vais sur le court en passant par l’entrée, non gardée, réservée aux journalistes. Sur le court, il y a : François Baroin (bien classé au tennis), Christian Bimes, Guillaume Durant et Nicolas Sarkozy. Je vais me placer prés de Sarkozy ; il me voit et me demande comment se passe la préparation des jeunes pour Roland Garros…..Je lui dis que ses gardes du corps les empêchent de venir le voir. Il donne immédiatement l’ordre de les laisser entrer sur le court. J’appelle alors mes soixante jeunes et au moment où ils entrent, Sarkozy reçoit une balle en pleine tête. Les jeunes se mettent rire pendant tout un moment. Il s’approche de moi et me dit « Ils sont nombreux vos jeunes, c’est la balle que j’ai reçue qui les fait rire ? »Je réponds oui, un peu gêné.

Nous nous sommes bien amusés en le regardant jouer car il a une manière d’attendre les balles, au retour de service, très particulière et très drôle.

 Divers anecdotes

Unknown Track - Unknown Artist
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